Procession des cierges

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Le moussem des cierges de Moulay Abdallah Benhassoun, organisé à Salé, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI et en commémoration de la fête de Aïd Al Mawlid Annabaoui, constitue une tradition ancestrale et témoigne également de l’attachement des Marocains aux valeurs islamiques et au patrimoine culturel immatériel.  L’organisation de cette manifestation vise l’enrichissement intellectuel, l’animation mais également à enraciner l’amour de Dieu et du prophète dans les esprits des musulmans et à participer à l’éducation des jeunes générations.

En effet, la procession des cierges remonte au règne du Sultan saâdien Ahmed El Mansour Addahbi (1578-1603), qui avait été très impressionné, lors de son séjour en Turquie en compagnie de son frère Abdelmalek Essaadi, par les festivités marquant l’Aïd Mawlid Annabaoui, particulièrement par la procession des cierges. Il décida alors de consacrer et faire valoir cette tradition ottomane d’Istanbul.

La première célébration de cette procession dans plusieurs villes marocaines remonte à l’an 986 de l’hégire.

La ville de Fès fit des oriflammes peintes, Marrakech en papier et Salé en cire et c’est dans cette dernière cité que cette tradition perdure faisant naître sur la rive de Bouregreg, ce prestigieux et pittoresque Moussem des cierges de Sidi Abdellah Benhassoun, que les générations se sont relayées pour le faire revivre tous les ans.

Le Sultan Ahmed El Mansour Addahbi chargera le soufi Sidi Abdellah Benhassoun(1515-1604) de veiller au bon déroulement de ce moussem, devenu par la suite l’apanage de sa descendance.

Né à Fès en 920 h/1515, Sidi Abdellah Benhassoun Abou Mohamed Abdellah Ben Hassan Alkhaldi Al Hassani Al Idrissi, plus connu sous le nom de Benhassoun, fut une sommité de son temps. Il avait puisé et affiné son savoir auprès de grands ouléma de Fès, tels Abdelouhad Al Ouencharissi et Abderrahmane Doukkali, deux Imams et prédicateurs de la Qaraouyine, ou Abdallah Habti, cheikh de la Zaouia du Jbel Lach’hab, dans les environs de Chefchaouen.

En l’an 990 de l’hégire, la ville de Salé avait organisé son premier Moussem du genre, avec une procession de cierges en couleurs chatoyantes, dont la conception et la réalisation par les maîtres artisans requièrent finesse et originalité.

Au fil des siècles plusieurs familles se sont succédées à la fabrication de ces cierges, les plus célèbres sont celles d’Oubia depuis 450, la famille El Mir, El Hoceini et Lamrnissi et la famille Chekroun.

Actuellement, cette mission est confiée à la famille Belakbir. Un mois par an, les maalems s’enferment dans leur atelier pour y travailler jour et nuit. Ils fabriquent avec des moules en bois des fleurs, carrées, losanges, bleus, rouges, verts, jaunes, blancs et noirs qui une fois collés, formeront une mosaïque sur des structures en bois représentant des minarets.

Le moussem des cierges débute par la procession, organisée après la prière d’Al Asr, à la veille de l’Aïd Al-Mawlid.

En tête du cortège marchent les descendants du mystique Sidi Abdellah Benhassoun, suivis des ouléma et prédicateurs puis viennent ensuite les porteurs de cierges et la population.

Chaque année, ce cortège sillonne les principales artères de la ville de Salé en passant par la place Achouhada (Bab Bouhaja), jusqu’au mausolée de Sidi Abdellah Benhassoun. Cette procession est suivie dans la soirée par des festivités marquées notamment par la tenue d’un festin auxquels sont conviés tous les participants et les familles nécessiteuses, l’exécution de la “danse de la cierge” et l’interprétation de chants de la musique andalouse avant de procéder à la cérémonie de l’allumage des cierges qui sera accompagnée de chants du samaa et du madih.

Figurent également au menu de cette manifestation, l’organisation des conférences, des expositions de livres, des ateliers, des expositions sur la calligraphie arabe, des cérémonies de signatures de livres, des spectacles de théâtre, des  visites de sites et monuments historiques ainsi que des opérations de circoncision d’enfants orphelins.